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Retour sur le déjeuner Khiplace "Neurosciences et performance" du 10 décembre 2025


Ce déjeuner Khiplace a permis d'aborder les neurosciences d’une part, un domaine d'étude fondamental pour comprendre comment notre cerveau fonctionne aux émotions et comment nous pouvons diminuer notre stress, d’autre part. Les interventions de Veronica Vieira et Stéphanie Capdeville-Messager ont souligné une vérité essentielle : rien n'est absolument figé dans notre mental et notre biologie, et des outils scientifiques existent pour nous aider à évoluer.

👏 Et bravo à nos deux intervenantes du jour pour leur esprit de partage de connaissances et d'expériences. Il faut du courage pour parler de notre stress au quotidien, et de ce qui nous angoisse, surtout devant ses pairs...


A retenir 🧠


Veronica Vieira, psychopraticienne – Hypnothérapie et psychologie du bien-être et de la performance : "Et si l’essentiel n’était pas qui nous sommes aujourd’hui… mais qui nous sommes en train de devenir ? Quand on change de regard, on découvre quelque chose de puissant : nous disposons déjà de bien plus de ressources que ce que l’on croit.


Les travaux en neurosciences et l'aide psychologique montrent qu’en entraînant son esprit (attention, mindset, gestion des émotions), il est possible d’augmenter durablement son niveau de bien-être, de résilience et de satisfaction de vie.


Neurosciences : pourquoi nous ne sommes pas prisonniers de nos émotions

Le cerveau se répare, se réorganise, se renforce : la science prouve que chaque individu peut remodeler sa manière de ressentir, décider et s’adapter. Une révolution pour la santé mentale, le management et la performance émotionnelle.

Pendant des décennies, la croyance était tenace : passé 25 ans, le cerveau serait figé, condamnant chacun à vivre avec ses schémas émotionnels, ses angoisses ou son rapport au stress. Les découvertes en neurosciences démontrent aujourd’hui l’inverse. Nous possédons un cerveau plastique, dynamique, capable de créer de nouveaux circuits neuronaux toute la vie durant.Une conclusion lourde de conséquences : nous pouvons apprendre à mieux gérer nos émotions, et cela se voit… en imagerie cérébrale.

« Les neurosciences détruisent un mythe : nous ne sommes pas prisonniers de nos émotions. La neuroplasticité prouve que notre cerveau change physiquement tout au long de la vie » Neurosciences et Émotions khip…

La mécanique émotionnelle : une course à 300 millisecondes

Une émotion n’est pas un état abstrait : c’est un processus biologique séquencé.

Région

Rôle

Délai

Amygdale

détecte le danger

12 ms, avant la conscience

Cortex préfrontal

analyse et régule

300–500 ms, rationnel

Hippocampe

contextualise via la mémoire

stocke et compare

Système limbique

fusionne ressenti & pensée

génère l’émotion vécue

La réaction émotionnelle survient donc avant la pensée. L’amygdale répond d’abord, le préfrontal reprend la main ensuite. La maîtrise émotionnelle n’est pas innée : c’est un entraînement d’équilibriste neurobiologique.

La preuve par l’imagerie : la thérapie change physiquement le cerveau

Longtemps considérée comme « psychologique », la thérapie devient aujourd’hui un acte mesurable.

Données démontrées en IRM et PET scan Neurosciences et Émotions khip… :

  • TCC (12 séances) → activation du cortex préfrontal +18 à +25 %

  • EMDR (8–12 séances) → amygdale hyperactive normalisée

  • Méditation (8 semaines) → épaississement cortical +4 %

  • Exercice régulier → neurogenèse multipliée par 2

  • Hypnose → GABA ↑ significativement (calme physiologique)

Conclusion scientifique : une émotion traitée se traduit en modifications structurelles et biochimiques.

Dopamine, sérotonine, GABA, cortisol : la chimie du ressenti

Le cerveau est un laboratoire vivant. Quatre neurotransmetteurs gouvernent humeur et décision.

  • Sérotonine : confiance, apaisement – augmente avec lumière, lien social, réussite

  • Dopamine : motivation – libérée par l’anticipation du succès

  • GABA : frein émotionnel – active le calme (respiration, méditation, hypnose)

  • Cortisol : stress – utile court terme, destructeur s’il devient chronique

Un stress prolongé atrophie l’hippocampe et affaiblit le cortex préfrontal, altérant mémoire et prise de décision. Une bonne nouvelle : effet réversible en quelques mois avec travail émotionnel régulier.

Neuroplasticité : ce que la science change pour le travail et le leadership

Les entreprises s’emparent désormais de ces avancées. Le management émotionnel n’est plus « soft skill » mais hard science.

Implications concrètes :

✔ La résilience se construit

Un traumatisme, une anxiété, une difficulté relationnelle peuvent être reprogrammés.Postulat : ce qui s’active ensemble, se connecte ensemble.

✔ L’entraînement mental est aussi réel que l’entraînement physique

Un nouveau comportement répété = myélinisation d’un circuit, donc automatisation.

✔ La sécurité psychologique devient un levier de performance

Un cerveau calme décide mieux, apprend plus vite et coopère davantage.

✔ Le leadership du futur est neuro-informé

Moins directif, plus régulateur. Le leader devient un chef d’orchestre émotionnel.

Trois exercices validés scientifiquement pour changer son cerveau

60 à 70 % de la transformation se joue hors cabinet thérapeutique Neurosciences et Émotions
  1. Journal émotionnel (15 min/jour) Met des mots → active hippocampe → baisse charge émotionnelle.

  2. Pause de 6 secondes lors d’une émotion forte Donne au cortex le temps de reprendre la main avant la réaction impulsive.

  3. Respiration 4-7-8 Inhaler 4s / retenir 7s / expirer 8s → active nerf vague → cortisol en baisse.

Chaque répétition grave un sillon neuronal. Le cerveau apprend.


Le corps, ressource principale du système nerveux selon Stéphanie Capdeville-Messager (ReNaisSens Conseil)


Forte de ses 22 ans d'expérience en asset management, Stéphanie Capdeville-Messager a décidé de changer de cap en 2020 après avoir atteint un niveau de stress maximal. Elle s'est ensuite formée au yoga (pendant cinq ans), au coaching et aux neurosciences, se concentrant sur la régulation du système nerveux. Si le cerveau est l'ordinateur de bord, le corps est celui qui envoie l'information.


Le stress chronique et la prise de décision


Dans nos métiers, le stress est constant. Nous surréagissons souvent (par exemple, en traitant un mail anodin comme une agression physique), car ces réponses sont des réponses nerveuses complètement inconscientes. Le système nerveux cherche constamment à savoir s'il est en sécurité ou en danger.


Le stress chronique réduit considérablement la flexibilité cognitive, ce qui altère la qualité de la prise de décision. Face à une menace, la première réaction du cerveau est de déclencher une réaction automatique de survie (connectée au cerveau archaïque), souvent le combat (fight) ou la fuite (flight).


La théorie polyvagale et les trois états


La Théorie Polyvagale, développée par Stephen Porges, démontre que le système nerveux autonome n'a pas deux, mais trois états :


1. L'Immobilisation/Freeze (Vagal Dorsal) : L'état de paralysie ou de collapse, souvent observé en cas de burnout ou de sommeil profond.

2. Le Combat/Fuite (Sympathique) : L'état de mobilisation, utile pour les défis (par exemple, lors d'une compétition sportive) et la survie, mais très énergivore.

3. L'Engagement Social (Vagal Ventral) : L'état de sécurité, d'apaisement, où la voix est claire, permettant de rassurer et d'embarquer les autres.

Le système nerveux autonome est indépendant de notre volonté consciente. Le seul accès que nous ayons pour le réguler est la respiration (comme la cohérence cardiaque).


L'Importance du corps


Stéphanie Capdeville-Messager a souligné que 80 % de l'information circule du corps vers la tête, et seulement 20 % de la tête vers le corps. Notre état physiologique détermine notre état psychologique. Si l'on ne travaille que sur la psyché sans prendre soin du corps, on se coupe d'une ressource vitale.

Pour réguler notre système nerveux, il est crucial de l'entraîner pour le rendre plus élastique et d'en prendre soin (repos, nutrition, sport, aération). Notre vie ne doit pas se résumer à subir le stress, mais nous devons choisir d'agir pour reprendre la maîtrise.



 
 
 

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